le salon mondial du tourisme 2014 à Paris

Du 20 au 23 mars 2014 s'est tenu à Paris le salon mondial du tourisme, une bonne occasion pour faire la promotion de destinations touristiques.
Toutes les grandes destinations touristiques du monde étaient présentes, toutes sauf ... la Grèce.
Il y avait par contre un stand qui présentait quelques îles des cyclades et des dodécanèses, (très beau stand) financé probablement par la région concernée, mais pas de stand organisé par l'office national du tourisme Grec.
Pas de stand non plus qui présentait les îles de la mer Ionienne.
En tant que non national en Grèce je m'interdirai de qualifier les actions (ou plutôt les inactions) des pouvoirs politiques d'un pays qui m'accueille, je me contenterai donc de citer des faits sans les commenter.
Au moment où les destinations touristiques "low cost" sont boudées par les Français (Tunisie, Egypte, Turquie), c'est peut-être le moment de faire la promotion de cette destination paradisiaque qu'est la Grèce, et particulièrement l'île de Céphalonie qui n'est pas connue des Français.

Merci Patrick pour cette info.
Rigolo aussi ton nouvel avatar. Si ça continue on va finir comme ça...

J'ai représenté les îles de Céphalonie et Ithaque au Mondial du tourisme en 2007 et 2008. J'étais depêché par la chambre de commerce, à ma demande. Si je ne l'avais pas fait, il n'y aurait eu personne, comme la plupart du temps.
J'étais présent 4 jours, du matin au soir, genre 10-18 heures ou plus. Malheureusement, quand il y a des envoyés (ça arrive quand même), ils sont en général présents une demi-journée, guère plus. Le reste du temps est consacré au tourisme, shopping. En général tous frais payés.
Etant hébergés les deux fois chez des amis, je n'ai demandé remboursement à la chambre de commerce que pour l'avion et les sandwichs-boisson-café à midi. Au total 500 Euros, grand maximum, quand en général les frais doivent être le double ou le triple. Le soir, épuisé, je dînais chez mes amis.
Je ne conteste pas les frais de bouche et de nuitée, mais je pense qu'il y avait beaucoup d'abus, sans obligation de présence ou rendement. Beaucoup en profitant pour faire leur pub perso, certains distribuant leur cartes de visite au petit bonheur la chance, ce qui est théoriquement interdit (on accepte un certaine discrétion mais pas le systématisme, tout étant affaire de mesure et d'outrance).

Le kiosque de Zante était toujours occupé par une jeune étudiante à Paris (originaire de l'île), qui distribuait la documentation, et qui était donc rémunérée pour ça, ce qui n'était pas mon cas. Pour Leucade, jamais personne (donc comme Céphalonie et Ithaque habituellement). Pour Corfou, un ou deux représentants. L'espace des îles ioniennes était géré alors par l'ETIN, et donc même s'il n'y avait personne pour une île, il y avait un petit pupitre avec les brochures afférentes. La directrice de L'Office du Tourisme Hellénique (OTH - EOT en grec) en France, ou un de ses employés, y pourvoyant grâce aux cartons envoyés par chaque île (certains se perdent régulièrement en route).
Je suis vraiment interloqué d'apprendre que l'espace des îles ioniennes a disparu ! Et apparement même l'OTH n'y figure plus ! Comme quoi, il n'y a vraiment plus un Drachme.

Voici mon bilan après mes expériences successives :

Matériel fourni
On manquait la plupart du temps des brochures adéquates, notamment thématiques (sports, rando, tourisme religieux, etc.).
En français, il n'existait qu'une seule et unique brochure. Pas de DVD (alors que d'autres destinations projetaient en continu des vidéos sur de grands écrans plasmas).

Marketing
Le "produit" Céphalonie et Ithaque était extrêmement difficile à "vendre" car venir à Céphalonie était (est toujours) un parcours du combattant pour les Français. Et puis, le produit n'a pas d'image. C'est quoi Céphalonie ? Le manque de marketing se fait cruellement sentir.

Public
Le public du Mondial du tourisme se composait essentiellement :
- de badauds du troisième âge (sortie du dimanche : certains clubs venaient en car de Picardie, Normandie, Champagne, etc.). Ces gens-là ne viendront probablement jamais à Céphalonie. Ils débarquent en matinée et disparaissent l'après-midi avant la tombeée du jour.
- des "routards" (plus de 35 ans), qui venaient se renseigner sur une ou deux destinations précises. Souvent en familles, donc entre 10 et 18 heures. Ils en savaient parfois plus que vous, donc vous rangiez votre aplomb bien gentiment dans votre poche. Ce n'étaient pas vraiment de vrais "Routards", circulant en omnibus à cheval au Balouchistan, mais ils auraient tous le guide "dont il ne faut pas dire le nom" dans leur valise.
- de gens jeunes (20-35 ans), impulsifs (aujourd'hui ils circuleraient avec un smartphone dans les allées et n'auraient même pas l'idée saugrenue d'acheter un guide de voyages), qui venaient "sentir" (en coup de vent) les kiosques, sans destination en vue. Invisibles le matin, ils tournaient surtout le soir.
- de gens de toutes générations qui venaient juste pour rêver. Présents toute la journée (beaucoup de retraités, chômeurs ou aux revenus très modestes). Sans aucune intention de voyager.
- de collectionneurs de "souvenirs" (brochures, sacs, bibelots), chargés comme des mules. Certains étaient de vrais fanatiques. Beaucoup de sournois : ils posent une question - souvent stupide - font semblant d'écouter puis vous coupent presque : "je peux avoir ce sac là ?"... Mais que faisaient-ils de tout ce fatras ? C'était soit pour leur propre collection (genre collectionneurs de broches ou de porte-clés), soit pour les revendre ensuite (petits malins) sur Ebay ou ailleurs.  Dès l'ouverture, Ils assaillaient en prédateur isolé (fétichistes de sacs signés Grèce) ou en meute (Ebayeurs et Boncoinistes, excités à la vue de posters A2).

Qui s'intéressait à Céphalonie ?
Jeunes et vieux désiraient plutot du "prêt à consommer" (séjours TTC offerts par les grands voyagistes), pas pour les mêmes raisons. Les vieux, parce qu'ils maîtrisaient mal l'internet (c'était il y a 6-7 ans). Les jeunes parce qu'ayant un budget serré. C'étaient les 35-60 ans qui étaient le coeur de cible pour Céphalonie, car ayant un budget important et étant prêt à sortir des grands itinéraires.

Le poids des salons dans la provenance des touristes
Un chiffre circule : les salons du tourisme ne participeraient qu'à hauteur de 4 % de l'origine des visiteurs à Céphalonie, loin derrière l'internet, la télévision, la pub dans les magazines, les campagnes d'affichage, etc... Un chiffre qui a chuté fortement ces dix dernières années. Certains salons sont en déshérence : Marseille a fermé cette année. Toulouse a un perte de fréquentation par rapport à l'an dernier. Le Mondial de Paris résiste cependant mieux que les salons de province. Au delà de la baisse des subventions de l'OTH, je crois que c'est là qu'il faut chercher la raison principale du manque d'intérêt de la part des institutions de Céphalonie.
Je pense que les grands salons "hypermarchés du voyage" ne sont plus à la mode. Comme je l'ai dit plus haut ils drainent surtout des gens qui ne voyagerons jamais ou peu ("rêveurs" ou sortie du dimanche) et des impulsifs, qu'ont peut tout aussi bien aguicher sur le net, avec des promos sur Facebook et de jolies photos sur Instagram. Quand aux "routards" et/ou ceux qui demandent un voyage à la carte, ils venaient se renseigner; ils épuisaient les représentants en questions trop précises, et au final concrétisaient sur internet ! A l'époque. Il est vrai que ce phénomene tend désormais ralentir et l'on voit un début de retour vers des modes de réservations plus traditionnelles (agence de voyages, le désormais célèbre "web2store"). Le volcan islandais, dont j'ai oublié le nom, et autres péripeties, en Egypte ou ailleurs, ont montré les limites des agences en ligne ("pure players", 100 % en ligne, donc sans enseigne) et compagnies low cost, dès qu'il y a un souci ou une annulation.

Aujourd'hui, ce sont plutôt les salons à thème qui ont le vent en poupe. Aussi, parce qu'il est plus facile de répondre au public, quand le thème est restreint. Il m'est arrivé plusieurs fois de ne pas savoir répondre à certaines questions très pointues (notamment sur le nautisme) et de me faire rabrouer, genre "mais pourquoi vous paie-t-on si vous ne savez rien !". véridique.

Au final, je retournerai sans doute au Mondial ou dans un salon de province, mais au vu de l'expérience mitigée, ce n'est clairement plus une de mes priorités. En tous cas pas tant qu'au niveau marketing et matériel, un effort considérable soit entrepris.

La municipalité, elle, devrait prioritairement refondre son site :
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Il n'y a toujours que le grec ! Même pas l'anglais ! Sans parler du français, de l'italien, etc. Pas de réseau social. Un beau site d'il y a 10 ans. Et pourtant ce site n'a que deux ans maximum !

Cher Lionel,
Encore une fois merci pour tes renseignements précis et concrets. Sache que je suis toujours à Paris au moment du salon du tourisme: mon fils aîné y vit avec sa famille et tous les moyens me sont bons pour y voir mon petit-fils. Donc vous pourriez compter sur moi sans problème.
Mais tu as bien raison de le souligner,il est compliqué et cher de venir en saison à Céphalonie (2 vols, une nuit d'hôtel, des acrobaties vol+ location de voiture).Pour la même somme l'an dernier j'aurais pu aller à New-York! La première des choses est d'obtenir un vol direct Paris- Kéfalonia; les Français ne connaissent de la Grèce que les Cyclades et la Crète et l'Afrique du nord les tente de moins en moins. Donc il y a une carte à jouer pour la Céphalonie avec les hôteliers, les tours opérateurs (Arts et vie, Athéna...)sans oublier les responsables politiques et culturels(Makis Galanos).Viser un public que la culture intéresse...Ce n'est pas à toi que je l'apprendrai! Là encore,si besoin, je veux bien vous offrir mes services.Merci encore et à bientôt, Danielle François